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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 19:24

Dimanche  17 août 1969, Bethel, chez Max Yasgur, à environ soixante kilomètres de Woodstock, dans l’Etat de New York, la nuit est très sombre ce soir, il fait presque froid.

Un grand blond monte sur scène, belle gueule de guitar héros, magnifique Guitare, une « Gibson Custom Shop "Big Red" Signature model », la même que ce vieux salopard de Chuck, elle est logotée « Love &Peace », il porte un petit tee shirt noir et strass, sabots blancs d’infirmier, poignet de force, il est penché sur la « Big Red » concentré et souriant, il est en gros à dix minutes de la consécration mondiale, il ne le sait pas : « Going Home...by Helicopter »

L’Ange blond plante une intro démoniaque, le « Ten Years After » emballe derrière son leader, Alvin Lee entre dans l’histoire du Rock et dans la nuit magique de Woodstock.

Lui, l’espoir du British Blues, gratte sur sa guitare et chante de sa voix presque nasillarde, mélange Blues, Jazz et Rock, il hurle, calme et excite. Il concourt au titre de guitariste « le plus vite » du monde, on ne disait pas le plus rapide à l’époque !

Alvin Lee fonce à tombeau ouvert vers la gloire, il grimace et s’exprime , seul  Leo Lyons son ami d’enfance et bassiste arrive à le suivre, arc-bouté sur sa fender, Chick Churchill, le clavier a abandonné son instrument et bat la mesure, Rick Lee, le batteur saccade le tout.

Michael  Wadleigh et son assistant de l’époque Martin Scorcese, multiplient les plans, Eddie Kramer, peut être l’un des meilleurs ingénieurs du son au monde, capte le moindre souffle.

La Gibson crache le feu, son patron le domine, « One for the money, two for the show », les chaussures de daim bleu battent la chamade, « Shake it Baby ! » , les 450 000 spectateurs ne s’y trompent pas, il vivent l’instant, « play the blues for you », ils ne sont pas prêts à laisser rentrer leur « Guitar Héros » chez lui, ça tombe bien, il ne veut plus rentrer, il baisse petit à petit le ton, les laissant s’approcher, rassurés par l’intensité qui diminue...

Et là quand c’est presque fini, tout recommence, plus haut, plus fort, plus vite, le blond électrise les babas qui en restent baba, il les mitraille, les fusille, ils s’offrent à la mitraille.

Le final larsenne, il leur assène le coup de grâce !

« Ten Years After ! Please ! A warm thank you for Ten Years After ! »

Alvin Lee s’enfonce dans la nuit, il a encore la pastèque, mais sur l’épaule cette fois et ce soir, il a la carrure d’un grand...

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 17:17

 

 

C'était un soir de décembre à Marrakech, je prenais l’apéro avec des clients anglais dans le superbe salon du Riad Mabrouka, le feu crépitait allègrement dans la non moins superbe cheminée, amoureusement dessinée par Christophe Siméon, architecte belge passionné de Medina.

La chaîne diffusait du Jethro Tull, l’album « Stand Up » exactement et pour être encore plus précis, le morceau « Bourée » adaptation rock’nrollesque de la « Suite pour luth n° 1 en Mi mineur » de Jean-Sébastien Bach(BWV 996).

Ian Anderson s’en donnait à coeur joie, sa flûte donnait toute sa réalité au rock britannique progressif, tellement décalé à cette époque. Martin Barre le nouveau guitariste prouvait s’il en était besoin qu'il était l’un des meilleurs guitaristes de sa génération, Clive Bunker fouettait l’air jazzy de ses « brushes » et quand à Glen Cornick, le bassiste, il guidait tout cet aréopage au travers des siècles, réussissant à marier le sacré et l’incorrect dans une folie si commune à Bach et Anderson.

Je me resservais un Jack Daniel mouillé de jus de citron et d’un trait d’Oulmès, rencontre fortuite du Tennessee et de la Plaine du Haouz, je ne demandais pas à mes convives s’ils avaient encore soif, ils s’étaient déjà resservis leur quatrième gin tonic et semblaient aussi entamés que la bouteille, aussi bourrés que la chanson...

La dame rosbif avait l’oeil un tantinet vitreux et quelque peu lubrique.

Au break de Glen Cornick, vers la fin du morceau elle s’écria : « Oh My God ! It’s Glen playing, Glen Cornick, the Love of my life ! »

Je lui retournais un regard interrogateur ...

«  When I was young, I was a groupie of Jethro Tull and Glen was my lover, so many times ! »

Je regardais le mari, impassible, puis contemplais cette coquine dont le physique tenait plus du faux Chippendale (de Thomas, l’ébéniste du XVIII° qui a créé le style baroque et non pas des abrutis qui remuent leurs culs sur de la mauvaise musique).

J’étais passé d’un apéritif « chi-chi-pom-pom, Marie-gaufrette » limite Victorien, aux délires de l’année 69, année érotique s’il en est, grâce aux souvenirs d’une anglaise « Queen Mum » en début de soirée, délurée en son temps, mais aussi grâce au « Jethro Tull », au « Beefeater » et au Jack Daniels !

God Save The Queen !

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 19:31

Il devait être 6h00, un timide soleil irisait les marais, nous filions fort sur cette route minuscule de Camargue. A chaque instant, un ragondin pouvait surgir et nous fracasser la calandre, si ce n’était pas un mec plus bourré que nous... Ce qui aurait été difficile, nous avions attaqué l’Apéro aux alentours de 16H00 à La Bourse en Arles puis dîner au Camargue, Aigues-Mortes, au son des gitans et soirée au Casino de la Grande –Motte (C’était chicos à l’époque).

 

Mais oui Monsieur Néri, votre table est prête comme d’habitude, même si ce n’est pas vrai, puisque 2 videurs chassent  les intrus à coup de pied au cul ,ça flatte, tu es reconnu, peut être aimé... Et tes  potes sont contents, d’un autre côte, vu ce qu'on leur lâche en eau de feu, peuvent faire un effort !

L’eau de feu, ça attire les squaws, elles allument le feu en arrivant et repartent avec une plume dans le cul en fin de soirée. Nous nous tenons mal, nous faisons des jaloux, nous nous colletons avec ces cons, rien de méchant, ils viennent partager le verre de la réconciliation.

Il est 5h00, il faut aller à la Chu. La Chu c’est la Churescaïa, la boite du manadier Jean Laffont dans les marais de Camargue, ça ferme à 10h00 du mat, juste le temps de se finir au Ricard.

Nous n’avons pas croisé de ragondin, tant mieux, j’en ai vu de gros comme des chars d’assaut sauter la route d’un bond ! Je vous promets que je ne suis pas saoul, la preuve, je suis à l'instant même à 170 km/h au compteur entre 2 rizières et le jour se lève quand je tourne sur le chemin cahoteux de la Chu !

Le temps de se changer sur le parking  (on se change toujours pour aller à la Chu !) nous entrons dans cette cabanne de gardian, une partie du toit de chaume a été remplacé par des vitres qui s’ouvrent quand le soleil est plus haut dans le ciel. Les enceintes sont grandes comme des murs, quand le disquaire (on disait pas dj’ à l’époque) mets les watts, il couche toute la salle !

Et quand nous rentrons, comme à chaque fois nous avons droit à « Only after dark » du dernier album « Slaughter on 10th Avenue »de Mick Ronson, le guitariste de Bowie :

« I feel my spirit fly, only after dark
I kiss the world goodbye, only after dark
Nights with the city lights, only after dark
Run like the wonder way, only after dark
 »

Et là, nous nous jetons dans la mêlé, dans la meute, Manitas de Plata est là avec sa bande, ils ont garé l’énorme Mercedes emboutie devant la porte, la grosse Régine Choukroun virevolte au milieux de vieux hippies mâtinés de glitter strass, les gens adorent nos boots drapeau ricain de chez « Jimmy’s » sur la Canebière.

Nous ondulons, androgynes outranciers, pour coller au Glam Rock du Ronson monté sur plateaux !

Quelques vieilles tantes nous prennent au mot et essaient de nous pincer les fesses, notre vulgarité passagère, nos mètres de Ricard les en dissuadent vite, la nuit est fini, le jour nous appartient, Râ a encore gagné son éternel combat contre les ténèbres.

C’est toujours comme ça après la nuit...

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 17:46

 

 

 

 

Tout commença quand Bruno Cortona embarqua  Roberto Mariani dans une  virée italienne au travers du superbe « Il sorpasso » de Dino Risi. Wyatt (Captain America) et Billy cloturent eux, l’aventure à la recherche de cette Liberté, au bord d’une route américaine, même pas la 66...

Mc Guin  fait couler la rivière vers la mer , la camera survole «la Captain America » en feu,  « la Lancia Aurelia » s’écrase au bas de la falaise.

Dino Risi inspire Dennis Hopper, la « Nouvelle Vague » italienne introduit la « Contre Culture » américaine.

Easy Rider est le « road movie » par excellence, Harley Davidson, Rock across the USA, la suite logique de nos vieux westerns, notre « American dream of life » est un mélange de révolte et de quête de Liberté dans un pays aux vastes territoires et aux esprits étroits.

Tout comme Dino Risi dépeint une Italie bourgeoise et bigote...

Le premier couplet de « Ballad of Easy Rider » a été écrit par Bob Dylan, le premier seulement, il refile le bébé à Roger Mc Guin : « Give this to McGuinn, he’ll know what to do with it. »

Le leader des Byrds complète la chanson et l’interprête à la fin du film, juste après que les deux héros terminent leur périple entre route et rivière, assassinés par deux abrutis de l’Amérique profonde.

The river flows
It flows to the sea
Wherever that river goes
That's where I want to be
Flow river flow
Let your waters wash down
Take me from this road
To some other town

J’ai toujours préféré la version des « Byrds » chanson éponyme de leur album de 69, plus mélancolique, plus mélodieuse, elle mouille encore mes yeux, plus de quarante années après, probablement parce qu’elle me rappelle encore et toujours ces temps bénis...

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 15:50

 

 

Il  jeta quelques cubes de glace dans le verre, versa  délicatement le Rhum, il n’en fallait jamais trop... Le soleil déclinait lentement à l’horizon.

Il pressa un demi citron et mouilla le tout de deux traits de coca.

Il passa le verre glacé sur son front, la chaleur était encore étouffante en cette fin d’été, il bu une longue gorgée de Cuba Libre et se remémora les évènements de la journée...

La journée de Fulgencio Batista avait été particulièrement intense, pensez donc, poser la première pierre du Riviera, le Casino des casinos, en compagnie de son ami Meyer Lansky, représentait des millions et des millions de dollars.

L’avenir se présentait sous les meilleurs auspices, le sommet de ce soir, à l'hôtel Nacional de La Havane, avec des calibres tels que Frank Costello, Vito Genovese, Santos Trafficante, Moe Dalitz et d'autres, afin de confirmer l'autorité de Luciano, allait poser les bases d’une fructueuse coopération.

Bien sûr, il avait fallu lâcher sur le contrôle des jeux au Montmartre, au Nacional et au Monseigneur, mais Lansky avait promis un retour sonnant et trébuchant de tout premier ordre, sans compter que le contrôle des machines à sous restait dans la famille.

Les élections de 54 s’étaient bien passées, comment aurait-il pu en être autrement quand on est l’unique candidat ? La CIA livrait les armes sans poser de question et ce n’était pas ce bâtard de Castro qui allait troubler le jeu, ce maricon venait maintenant cracher dans la soupe qui l’avait nourri !

Tito Puente et Johnny Pacheco chantaient « Guantanamera » sur la radio d’état :

Je suis un homme sincère,
Du pays où pousse le palmier,
Et avant de mourir, je veux,
Verser mon chant hors de mon âme,
Guantanamera, guajira Guantanamera

Fulgencio se remémora sa rencontre avec Joseito Fernandez, l’auteur de la chanson, dans le quartier de Los Sitios à la Havane, il serait bon un jour de récompenser cet homme et de faire de sa guajira  l’hymne national et de montrer enfin au monde le nouveau Cuba, le Cuba Libre... 

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 16:08

 

 

 

Signez vous braves gens, mais signez vous à l’envers  «  In the name of Sex, Drugs and Rock’n Roll » afin de franchir les limites du bien séant, Lou va vous conduire du côté obscur de la farce, farce dont vous pourriez bien devenir le dindon, en croyant qu’à l’instant vous écoutez une balade presque bucolique...

Belle promenade s’il en est, dans le sillage de cinq « Factory Peoples »,  trash à souhait, guides troubles au travers de l’Union Square dans l’Apple des années 70 au son du « tou toutou »  que sussurent  The Thunder Thighs « chorus girl » aguichantes saxé par un Ronnie Ross inspiré.

Holly Woodlawn, il deviendra elle dans son périple across the USA

Candy Darling, ex James Slattery, roi ou reine de la fellation « giving head » dans les backrooms.

Little Joe « Everybody had to pay and pay » d’Alessandro,  fait payer pour voir.

Sugar (Joe Campbell) Fairy, paumé, gay ,triste et méprisé.

Jacky Holder, se drogue vite et dur comme un James Dean de la seringue.

Ces cinq chiennes perverties vous materont avec une moue rouge et humide, elles vous aguicheront dans un déhanchement maladroit sur un trottoir sombre et moite qui finit sur le côté sauvage de l’humanité...

La basse d'Herbie Flowers roule jusqu'au bout de la route, 

Hey Sugar, take a walk on the wild side.

And the colored girls say...

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 18:26

 

Le London Bach Choir entonna religieusement « I saw her today at the reception,a glass of wine in her hand », nous étions à l’Olympic Studio, dans le swinging London de la fin des années soixante...

Quelques années plus tard Lawrence Kasdan remplaçait les choeurs par un orgue d’église pour les funérailles d’Alex dans son merveilleux « Big Chill », juste le temps qu’Al Kooper donne du cor, sonnant le départ d’un héros dans un soleil déclinant sur l’horizon.

 Charlie n’était pas là , Jimmy Miller imprima son groove, unissant  perfection et gospel, soulignant les claviers de Kooper, les choeurs de Nanette Newman et du London Bach Choir, jusqu’à l’explosion finale.

Et quel final ! Je me souviens m’être mis debout sur mon siège lors d’un live d’anthologie, les lumières tournaient et virevoltaient dans le stade flashant notre bonheur à une vitesse déraisonnable...

« On ne peut pas toujours avoir ce qu'on veut , mais si tu essaies parfois, alors il se peut que tu y arrives »

C’est peut être pour ces paroles que je l’avais faite jouer  à la sortie de mon mariage...

Et puis pour l’orgue aussi !

Surtout !

Le gâteau de la pochette a un air de fête sur le recto et annonce des lendemains de fête au verso, « Let it bleed » annonce l’album, il suffit de le retourner pour recommencer, c’est simple comme la vie.

« Je l'ai vue aujourd'hui à la réception, un verre de vin à la main », c’était il y a longtemps, j’ai essayé mais on ne peut pas toujours avoir ce qu’on veut, laissez pisser, j’irais un jour me recueillir au « Chelsea Drugstore » et j’entonnerai : « You can’t always get what you want »...

C’est promis !

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 16:28

Ce devait être au tout début de l’Automne 70.

Le bus qui me ramenait du lycée, me déposait devant mon disquaire attitré, Robert dit « le martien ».

Ce salaud devait connaitre mon emploi du temps et avait bien mis en évidence, le saint du saint, le Graal du Rock, je veux dire le nouveau Stones, un live qui plus est, et un beau, un import US enregistré durant la tournée américaine de 1969 ! Salaud, mais quel salaud !

Charlie Watts me regardait bondissant aux côtés d’un âne affublé d’une batterie et guitare laissant imaginer un sexe pointant le badaud.

« Get Yer Ya-Ya's Out! »était là face à moi, presque à moi, en cinq minutes il était mien !

J’étais devenu l’heureux possesseur de l’un des plus extraordinaires albums live de l’histoire du Rock !

Une face A d’anthologie cloturée par un « Midnight Rambler »de génie, une face B débutant par le satanique « Sympathy for the Devil ».

Ce morceau d’une rare intensité, est significatif de ce que pouvait être « les Pierres qui roulent » à cette époque.  Enregistré en 68, filmé par Godard, il en est symbole de révolte et de non-conformisme.

 

Inspiré directement du roman de Mikhail Bulgakov, « Le Maître et Marguerite » roman majeur de la littérature russe du XX° siècle, le Faust de Goethe, version Russie tsariste.

 

Le Seigneur des Ténèbres s’adresse directement à l’auditeur sous des mots couverts, déroulant l’histoire du bien et du mal, jusqu’à nos jours.

Il ne livre sa véritable identité qu’à la fin de la chanson « Just call me Lucifer » au moment même où le rythme et le son s’emballent.

 

La version live, enregistrée au Madison Square Garden est l’essence du Rock, les percussions du studio ont fait place aux riffs assassins du Keith, Jagger est au sommet de son art, trainant de Saint Petersbourg à Dallas, tour à tour meurtrier , dénonciateur et véritable démon.

Le groupe est carré, rythmique sans reproche, il nous livre dès la troisième minute un double solo entamé par Keith Richards (oreille droite) jusqu’à 4 :30 environ, instant où replongeant sa lame dans la rythmique, il laisse subtilement la place à Mick Taylor (oreille gauche) qui joue avec un Jagger plus « Baron Samedi » que jamais, dans des allers-retours bluesy annonciateurs de cette guitare qui ne voudrait plus s’arrêter.

Keith coupe les têtes qui dépassent et flingue les impudents qui se rebellent, Jagger les apostrophe, il les avait prévenus :  

« If you meet me, have some courtesy, have some sympathy, and some taste; use all your well-learned politesse, or I'll lay your soul to waste. »

Il est Lucifer et nous le trouvons sympathique...

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 10:04

On veut légaliser le cannabis, on interdit la cigarette,

Les gays veulent se marier, les hétéros veulent divorcer,

Les étrangers veulent immigrer en France, les français veulent émigrer,

Le PS donne le droit de vote aux étrangers, les français s’abstiennent,

La France est le pays du vin, on interdit l’alcool,

La planète se réchauffe, on se les gèle,

Les logements sont vides, des français dorment dans la rue,

Sécu et SNCF  sont des monopoles, Sécu et SNCF perdent de l’argent,

Ceux qui travaillent payent, ceux qui foutent rien encaissent,

On n’a plus de moutons mais on a des loups,

On gagne les élections avec 400 000 suffrages sur 45 millions d’inscrits,

On crie victoire quand on a rien gagné,

Moins on fait, plus on est prétentieux,

On promet tout, on ne tient rien,

On promet rien, on tient parole,

Quand il y a surproduction, il n’y a rien à bouffer,

Toujours pas de pétrole et encore moins d’idées,

Le baril baisse, la pompe augmente,

On ne croit plus en Dieu mais en Steve Jobs,

Le capitalisme communise,

Le communiste capitalise,

Mitterrand est extrème droite, Chirac, radical socialiste,

Mademoiselle Chanel devient Madame Claude,

On oublie tout, on retient rien,

Faut-il être contre tout ce qui est pour ou pour tout ce qui est contre... ?

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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 18:55


 Un repas, c’est un partage, une communion, une fête entre amis, un repas de famille.

Qu’est-ce qui symbolise le mieux, sinon une soupe, cette envie de donner ou de recevoir.

La soupe est peut être l’un des plus vieux plats au monde.

D’une marmite sur un feu de bois à une soupière d’argent, elle est passée dans tous les pays, fréquentant tous les milieux.

Elle s’est appelée soupe bien sûr, mais aussi potage, consommé ou velouté.

Elle n’a de frontière que dans ses aliments donnant par sa chaleur un sentiment de bien être au ventre et à la tête.

Il est un pays que j’affectionne, le Maroc, qui a su faire d’une soupe, ce moment de fête et de convivialité, je veux parler de « la Harira ».

Son nom laisse rêveur, laissant l’esprit voyageur se déplacer jusqu’aux confins de l’Orient.

La Harira est la soupe du Ramadan, premier plat lors de la rupture du Jeûne, ce premier repas de la journée, « le Ftour », qui vient comme un tardif petit-déjeuner après une journée propice au recueillement et à la pensée.

Ce repas lui favorisera le rêve comme une juste organisation de la vie, la réflexion et le ventre vide précédant ripaille et esprit vagabond...

Mais on la retrouvera à la fin d’un mariage, au petit matin, telle un au-revoir aux jeunes mariés, emplie de tous ces voeux de bonheur et de longue vie.

Au delà de son origine marocaine, la Harira accueille en son seing toute la Méditerranée, celle de Braudel qui commence à la culture de l’olive et de l’olivier pour se perdre aux limites des palmeraies aux dattiers chargés de fruits.

La Harira est simple et d’une confection aisée.

Prenons un oignon, un beau, un violet, épluché bien sûr et émincé, je le dépose dans le fond d’une marmite, une grande.

J’ai fait légèrement revenir à feu doux, 250 grammes de souris d’agneau, coupé en dés, que je rajoute à l’oignon.

Une botte de céleri coupé grossièrement et 50 grammes de lentilles, triées et lavées viennent compléter la préparation.

Moment crucial, je verse 150 grammes de pois-chiches, qui ont trempé une douzaine d’heures dont j’ai enlevé la peau.

Pourquoi crucial me direz-vous, et bien tout simplement parce que lorsque les pois-chiches seront cuits, tout sera prêt !

Je parfais le tout avec une demi botte de persil finement haché, du beurre rance, le Smen marocain qui sera la seule matière grasse du plat.

Je couvre le tout de deux litres d’eau et porte à ébullition.

Pardon, j’allais oublier le bâton de cannelle !

Je reprends, l’ébullition, puis je laisse mijoter jusqu’à... ? Jusqu’à... ?

Enfin je vous l’ai dit plus haut ! Jusqu’à ce que les pois-chiches soient cuits !!!

 

Tout ceci va me laisser un peu de temps pour préparer mes tomates, 750 grammes environ.

Tomates que je vais éplucher et épépiner, je suppose que vous savez comment on fait. Non ?

Facile, vous les faites tremper 2 secondes dans de l’eau bouillante et vous verrez, la peau se détache comme par enchantement, je vous laisse faire pour les pépins.

Je laisse cuire le résultat dans 25 cl d’eau pendant 15 minutes et mixe le tout en un jus onctueux.

Je réserve...

Pour donner un aspect velouté au potage, il est nécéssaire de préparer un liant.

Rien de plus simple, 2 cuillers à soupe de farine dans un peu d’eau, chouia l’ma (un peu d’eau comme disait Hana, ma cuisinière).

Il faut la battre pour éviter les grumeaux, la farine pas la cuisinière !

Il est temps d’aller voir si les pois-chiches sont cuits. Oui !

Je verse délicatement le jus de tomate dans la marmite

J’y rajoute, 2 cuillers à soupe de concentré de tomate, une pincée de curcuma, un peu de gingembre rapé, du poivre du moulin et une cuiller à thé de sel.

Je verse maintenant le liant, le feu est doux sous la marmite et je tourne jusqu’à disparition de l’écume.

Je jette, mais délicatement, quelques vermicelles, (ce n’est pas une obligation et reste selon les goûts).

J’ai pour habitude de rajouter à cet instant précis quelques pistils de safran, j’aime...

Une Harira digne de ce nom ne le serait pas si à la fin de la préparation il n’y avais pas de la coriandre hachée et le jus d’un citron.

Je vous dis bravo, vous venez de terminer la préparation de la Harira.

C’est simple comme une soupe, votre cuisine est embaumée, les épices magnifient votre maison, attirant les gourmants qui déjà sonnent à votre porte !

Servez accompagné de Chabakia, délicieux gâteaux marocains frits dans le miel, de dattes et de figues...

Un Val d’Argan rouge, dont les vignes cotoient oliviers et arganiers, dans la région d’Essaouira, sera le vin indispensable pour envouter cette soupe du boût du monde.

 

Bsaha o Raha !!!

 

 

 

 

 Préparation : 40 minutes

Cuisson : 1h 40

Je sais cela semble long, mais un vieux proverbe marocain ne dit-il pas que : « L’homme pressé est déjà mort ... ! »

Liste des ingrédients

Pour 10 personnes

 

1 grosse marmite

1 gros oignon violet

250 grammes Souris d’agneau coupés en dés (possible avec du boeuf ou du veau, filet)

1 botte de celeri

50 grammes lentilles

150 grammes pois-chiches

½ botte de persil

1 bâton de cannelle

Smen (beurre rance) ou huile d’holive

750 grammes de tomates

Farine

50 grammes de vermicelles

2 c à soupe de concentré de tomate

Sel

Poivre

Curcuma

Gingembre

Coriandre

Safran (pistils)

2 citrons

Dattes, Figues, Chebakya

 

 

http://www.valdargan.com/

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